Réflexion sur le Conseil Communal de milice

Bientôt au terme de ma 3ème législature au sein du Conseil communal, je vous fais part d'une réflexion sur le fonctionnement de notre exécutif de milice. Après plusieurs années au Conseil général de Neuchâtel et ayant emménagé à Corcelles en 2003, j'ai voulu voir ce qui se passait de l'autre côté. Passer du législatif à l'exécutif ne m'a pas paru trop difficile, mais je comprends mieux ce que ressent ce dernier face aux positions partisanes ou individuelles exprimées en commission ou au Conseil général. Si chacun peut et doit affirmer ses convictions, il ne doit pas en être de même pour l'exécutif.

Un des points forts de notre Conseil communal depuis près de 12 ans, est sa collégialité. Etre minoritaire ou majoritaire parmi sept membres, tous dévoués à la cause publique, n'est pas un obstacle à l'expression de nos idées personnelles. Tour de parole, réplique, duplique, puis le Conseil décide. Parfois la position peut sembler être de droite, du centre ou de gauche, mais vis-à-vis de "l'extérieur" il est important de n'avoir plus qu'un avis, de le défendre, même au sein de son propre parti. Il n'y a plus de "je" mais un "nous" ou "le Conseil communal". A l'expérience j'ai pu constater que ce mode de fonctionnement nous fait paraître et nous rend plus forts. Rarement nous avons été désavoués ou nous avons retiré un rapport. Cependant, même à sept, représentants des principales tendances politiques de la commune, nous n'avons pas toujours raison, ou la décision n'est pas mûre. Il en est de même pour un parti. Cependant les convictions demeurent, que l'on soit à l'exécutif ou au législatif.

Voltaire, dit-on, l'avait écrit: "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire." Il en va de même dans notre démocratie.

Jean-Marc Nydegger

Conseiller communal