Mot de nos candidats (3/6) : Fabian Carrard

Pourquoi être candidat ?

Après presque 12 ans au Conseil général à Corcelles-Cormondrèche puis 5 ans de pause politique, j’ai décidé de me présenter comme candidat du PLR au Grand Conseil neuchâtelois.
Ma motivation tient au fait que j’aime simplement mon canton et souhaiterais pouvoir être l’un des députés d’une nouvelle majorité qui donnerait enfin une impulsion permettant à notre canton de reprendre une pente positive.

Mes 10 ans d’activités en tant qu’adjoint au directeur du service financier puis que secrétaire général du Département des finances et des affaires sociales m’ont apporté une très bonne connaissance du fonctionnement de nos institutions cantonales et communales. Mes présentes activités dans le domaine de la lutte contre la criminalité économique m’ont amené à travailler depuis 11 ans à l’extérieur du canton (Genève, Zurich et Berne) tout en gardant mon port d’attache à Corcelles. Ces 21 années m’ont ainsi permis d’avoir à la fois une très bonne connaissance de notre République mais aussi de poser un regard extérieur, différent et plus global sur notre canton qui tend à devenir toujours plus nombriliste et régionaliste.

Tout politicien tend à faire des promesses. Je n’en ferai pas mais souhaite vous faire part des valeurs et de la philosophie que je soutiendrai si je suis élu. Mon « motto » principal est de débattre ouvertement, respecter la position de l’autre et finalement se battre pour ses idées et non pas contre des personnes.

Des finances saines : seule solution d’avenir

Même si l’argent ne doit pas représenter une fin en soi, tout finit par se traduire en questions d’argent. Ainsi, pour moi, des finances publiques saines représentent l’axe principal qui doit sous-tendre toute action politique qui se veut durable. En effet, un Etat ne peut pas être solidaire et fort s’il n’est pas financièrement sain. Or notre canton souhaite être toujours plus solidaire alors que l’état de ses finances se détériore toujours plus. Même si des mesures d’économies ont régulièrement été prises pour tenter de contrôler nos finances cantonales (mesures d’assainissement, frein aux dépenses, etc.), la politique générale qui est suivie fait que notre canton reste l’une des lanternes rouges fédérales depuis plus de 25 ans. Nos finances cantonales sont comme un paquebot qui dévie pour éviter les écueils mais qui ne change pas fondamentalement de cap.

Dépenser moins: « le nécessaire, oui ! l’utile, non ! »

Notre canton dépense beaucoup par rapport à ses moyens. Il pratique toujours plus le système de l’arrosoir au lieu de faire de vrais choix politiques nécessaires au vu de ses moyens limités. A ce titre, l’initiative «Halte aux déficits» doit être soutenue car elle contraindra l’Etat à présenter des budgets équilibrés et donc à faire des choix. Il s’agira encore de veiller à ce que cet équilibre ne soit pas créé artificiellement par des évaluations de recettes trop optimistes.

Dépenser mieux

Un exemple : le prix complet d’un pensionnaire de home médicalisé revient à plus de CHF 7'000 francs par mois. A un tel prix, le citoyen se demande que finance un tel montant et pourquoi, avec de tels prix, notre canton ne dispose pas d’une offre de structures de qualité, variées et adéquates (appartements protégés, centre d’accueil de jour, famille d’accueil, etc.). Est-il normal d’arriver en fin de vie et de se voir imposer une chambre à deux avec douche et toilettes à l’étage ? Nous devons à nos aînés aussi des conditions dignes. De manière générale, l’Etat doit inciter plutôt que de prendre simplement en charge. Il doit aussi exiger des contre-prestations aux soutiens qu’il apporte.

Transports

Les dernières informations CFF nous ont montré que le peuple neuchâtelois a été désinformé concernant la résolution du goulet de Vauseyon. Et cela ne semble pas fini. Un projet similaire plus rapide à prix réduit. De qui se moque-ton ? Il faut soutenir un système de transport performant et financièrement supportable qui favorise une mobilité interne au canton et qui ne prend pas seulement en compte les usagers se déplaçant d’un centre ville à un autre. La fréquence des trajets est bien plus importante que leur durée relative.

Remise en question d’acquis sans pour autant démanteler

Un exemple d’actualité : la caisse de pensionsde nos collectivités publiques neuchâteloises doit d’ici à 2052 atteindre un taux de couverture de 80%. Pour ce faire il s’agira de trouver un montant d’environ 2 milliards. Les mesures proposées sont timides et lentes au regard de ce qui se fait dans d’autres cantons romands et de ce qui s’est déjà fait en Suisse alémanique et à la Confédération. A terme, l’impasse est assurée et des mesures drastiques devront être prises. Contre vents et marées, le système de primauté des prestations est maintenu. Cela signifie que l’Etat garantit des rentes sans savoir comment il les financera. Le taux technique qui oblige la Caisse de pensions à rémunérer les fonds des assurés reste inchangé et irréaliste au vu des rendements obtenus sur les marchés. De même, le taux de conversion en rente du capital de prévoyance reste inchangé et irréaliste au vu de l’espérance de vie des retraités. Qui va payer tout cela ?

Penser cantonal voire supracantonal

La sensibilité régionaliste neuchâteloise pousse notre petit canton à offrir des prestations décentralisées coûteuses (hopitaux, formation, etc.) alors qu’une approche centralisée mais prenant en compte les équilibres régionaux permettrait économies et services de qualité.

La solidarité est nécessaire, ses excès risquent de lui nuire

En 2011, sur une population de plus de 174'000 personnes, 42'000 citoyens environ (contre 28'000 en 2006) ont reçu des subsides pour l’assurance-maladie alors que plus de 12'000 personnes émargeaient au budget de l’aide sociale. Du côté recettes, quelque 13% des contribuables ont payé 51% des impôts sur le revenu et 91% de l’impôt sur la fortune en 2011. En matière fiscale, le même objet est taxé jusqu’à quatre fois : le travail par l’impôt sur le revenu, l’épargne du travail par l’impôt sur la fortune, les gains de l’épargne par l’impôt sur les gains immobiliers et finalement le montant préservé pour sa descendance par l’impôt successoral. Le citoyen responsable est poussé à ne plus épargner et à consommer le plus possible afin d’arriver en fin de vie sans le sou. Est-ce sain ? Assurément pas ! Ces 10 dernières années, la différence entre les contribuables entrant et quittant le canton a engendré des «pertes» annuelles de près de 30 millions de revenus déterminant pour l’imposition. La solidarité ne peut se financer qu’en attirant ou en conservant la minorité de contribuables qui financent la majorité des dépenses cantonales. A force de vouloir pousser la solidarité à l’extrême, Neuchâtel chassera de plus en plus ses « bons » contribuables et n’aura plus que ses yeux pour pleurer. Les coupes seront sèches. Sans tout démanteler, je m’attèlerai à éviter cela car j’aime trop mon canton.

L’écologie nécessite aussi de la cohérence

Notre environnement doit être protégé des extrémistes de tout poil. Si le principe d’une sortie réaliste du nucléaire peut être soutenu, il faut alors être ouvert à toutes les options raisonnables : économies d’énergie, solaire, hydraulique mais aussi…éolien.

Famille ? Pas la seule réalité

Le slogan « soutenir les familles » omet une autre réalité : en 2007, sur 3,3 millions de ménages en Suisse, 67% sont des ménages sans enfant c'est-à-dire des jeunes adultes, des personnes âgées seules, des couples sans enfant ou sans enfant à charge. Le politique défend-il leurs intérêts ? Pas vraiment ! 

Solidarité et culture de l’effort

En optant pour une telle philosophie, je suis sûr que notre canton saura soutenir un système de solidarité raisonnable où les personnes qui ont vraiment besoin d’aide ne seront pas laissées au bord de la route mais aussi où la culture de l’exigence et de l’effort sera valorisée. C’est la voie que je vous propose de suivre. Tout cela peut paraître austère. Mais ce n’est que lorsque notre canton aura donné un signal fort vers un assainissement de ses finances et une fiscalité plus attractive qu’il pourra enfin pleinement mettre en valeur les nombreux atouts qu’il possède : une qualité de vie, un environnement magnifique, des structures de formation riches et diverses, un savoir-faire ancestral, une vie associative développée, etc. C’est ainsi que je conçois le cercle vertueux qui nous permettra de retrouver la place que notre canton avait avant la crise des années 70.

Je vous ai ici présenté quelques-uns des thèmes auxquels je crois. Il y en a beaucoup d’autres.

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Merci et à bientôt.

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