Fusionner ou ne pas fusionner: telle est la question

C’est la dernière ligne droite, le dernier moment de décider si oui ou non nous voulons fusionner et devenir la plus grande ville du canton. Mais pourquoi?

Le COPIL nous dit que nous vivons déjà dans un seul et même ensemble urbain, le cœur de l’agglomération neuchâteloise. Mais est-ce que le fait de faire ses courses au centre commercial à Marin nous pousse à vouloir fusionner avec Marin ? Est-ce que nous envisageons de fusionner avec Nyon parce que nous allons au Paléo ?

Autre argument : Les questions cruciales auxquelles nous sommes confrontés (trafic, logements, écoles, intégration sociale, etc.) concernent l'ensemble de notre agglomération. La majorité de ces points concernent tout le canton. Ce n’est pas pour autant qu’une fusion du canton en entier est à l’ordre du jour.

Ou bien : Seules, les petites communes peinent à se faire entendre et pèsent peu au niveau cantonal ou national. Et comme la concurrence économique entre les régions est vive, il faut se renforcer pour rester attractif. Au niveau cantonal, les communes de Peseux et Corcelles-Cormondrèche se situent dans le premier tiers des 37 communes du canton, juste derrière les nouvelles communes fusionnées. Et une ville de 45'000 habitants reste relativement petite au niveau national. Cette fusion profiterait-elle à Neuchâtel pour enfin dépasser La Chaux-de-Fonds ?

Le COPIL informe que pour avoir des infrastructures adaptées à nos besoins, l’ampleur des investissements à consentir est très important. La nouvelle commune disposera d’une base fiscale plus large et d’un meilleur équilibre financier. Selon les budgets 2016, Neuchâtel prévoit 28.3 mio d’investissements, Peseux 4.5 mio et Corcelles 5 mio ; pour un total de 37.8 mio. La convention de fusion prévoit des investissements de 29.4 mio. Cela fait tout de même 8.4 mio de moins.

Selon le COPIL, les activités sociales, culturelles et sportives méritent d'être mieux coordonnées et promues sur tout notre territoire. Avec ses finances consolidées, une commune fusionnée pourra renforcer son soutien à la vie locale et ainsi éviter l'effet «cité- dortoir». La convention de fusion dit que les subventions restent jusqu’à la fin de la première législature. Et après ?

Le COPIL souligne que la nouvelle commune redynamisera la démocratie de proximité, en introduisant un nouvel outil: des assemblées citoyennes dans les localités et quartiers, qui permettront à tous les habitants d’exprimer leurs attentes et de formuler leurs demandes aux autorités.Les assemblées n’apportent qu’un échelon de plus, aucune décision ne pourra être prise, que des revendications auprès d'une instance parallèle. Ça ne sera pas une assemblée communale ou une Landsgemeinde avec pouvoir de décision.

Ou encore : La fusion permet de renforcer notre identité, d'accroître notre cohérence, de gagner en puissance, et de proposer une démocratie innovante. Le statu quo nous prive de ces améliorations majeures et ne nous permet pas de répondre à la question : comment mieux gérer nos communes, aujourd'hui et demain ? L’identité des Subiéreux, des Cormontants et des Casse-écuelles est déjà prouvée par l’investissement des habitants pour ou contre la fusion. En ville de Neuchâtel, il n’y a pas de mouvement citoyen qui fait campagne pour ou contre cette fusion. Une ville suscite moins l’intérêt des gens, la démocratie est par contre vécue dans son ensemble à Peseux et à Corcelles.

Les électeurs sont attirés par des affiches avec des cochons pour les économies. Le coefficient fiscal n’est garanti que pour une année, ensuite il sera revoté au conseil général. Le budget puise 1.624 mio dans les subventions accordées par le canton. Les taxes (eau, gaz, électricité, etc.) ne sont pas encore fixées.